Arzon : les bénévoles remorquent un voilier couché dans l’eau

Le voilier Bompoï a perdu le lest de sa quille au milieu de la baie de Quibe­ron. Ne parve­nant pas à le rele­ver, les béné­voles de la SNSM ont dû le remorquer en posi­tion couchée. Une opéra­tion déli­cate.

Le voilier est remorqué à l'horizontal par l'annexe du "SNS 145 Félicien Glajean" © SNSM Arzon-Port-Navalo

À peine remis en beauté, le Bompoï doit bruta­le­ment rentrer au port. Le voilier de 10 mètres sort tout juste d’un chan­tier naval en ce 27 avril. Sa coque a été révi­sée et il a été repeint. Ravis de prendre le large sur un bateau pimpant, quatre plai­san­ciers se lancent sur une mer calme. 

Les voiles sont bordées, prêtes à prendre de la vitesse, quand soudain le navire bascule. Le lest s’est déso­li­da­risé de la quille et a coulé ! Le bateau se couche à l’ho­ri­zon­tale, faisant tomber ses passa­gers à l’eau. Heureu­se­ment, un semi-rigide touris­tique les récu­père rapi­de­ment. 

Mais le voilier doit être remorqué. Les béné­voles de la station d’Ar­zon – Port-Navalo se rendent sur place vers 12h30. « Le mât est tota­le­ment sous l’eau avec les voiles à poste, et la quille est manquante, décrit Domi­nique Samuel, président de la station, deux nageurs de bord sautent à l’eau pour essayer de le rele­ver, mais impos­sible. » Sans lest, impos­sible de faire tenir le voilier droit. Déci­sion est prise par le patron, Emma­nuel Jaco­bée, de le rame­ner au port à l’ho­ri­zon­tale. Grace à la trac­tion de la vedette SNS 145 Féli­cien Glajean, le mât sort de l’eau, et, ainsi, les deux équi­piers peuvent poser la tête de mât en travers de leur semi-rigide.  

 « Le convoi était très large par rapport à la taille de notre vedette. En 21 ans à la SNSM, je n’ai jamais fait une telle opéra­tion  », s’étonne Domi­nique Samuel. Après une heure d’ins­tal­la­tion, les Sauve­teurs en Mer débutent le remorquage du voilier en posi­tion couché. Petit à petit, en constante commu­ni­ca­tion par radio VHF, les embar­ca­tions avancent. La coor­di­na­tion est fonda­men­tale entre les équi­piers et le patron, pour aller à la même vitesse. 

« C’est très long, nous ne dépas­sons pas les 2 nœuds (envi­ron 4km/h, ndlr) », précise Domi­nique Samuel. Une fois arrivé au port, il faut aména­ger un parcours pour que le large convoi atteigne le ponton de manu­ten­tion. Deux semi-rigides du port viennent en renfort. La circu­la­tion des autres embar­ca­tions est tota­le­ment bloquée. À quai, avec l’aide des services du port, le voiler est redressé. Les sauve­teurs installent une pompe pour vider un maxi­mum d’eau de la coque. « En tout, ça a duré cinq heures, où il fallait être tout le temps atten­tif, résume le président de la station. Mais ça a été une belle opéra­tion. » 

Nos sauve­­teurs sont formés et entraî­­nés pour effec­­tuer ce type de sauve­­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Article rédigé par Clarisse Oudit-Dalençon

Équipage engagé

SNS 145
Félicien Glajean

Patrons : Emma­nuel Jaco­bee, Domi­nique Samuel 

Méca­ni­cien : Serge Le Port 

Nageurs de bord : David Robert, Matthieu Rouyer